L''impact du terroir

Entre puissance et finesse

Montagne-Saint-Émilion possède une incroyable diversité de terroirs qui se retrouve dans ses vins. Ses paysages, faits de reliefs et de collines, renferment une multitude de parcelles aux spécificités bien distinctes. On y rencontre des sols anciens aux pentes plus ou moins abruptes. De nombreuses singularités géologiques sont présentes mais toutes ont en commun une alimentation en eau naturellement maîtrisée et un climat qui permettent à la vigne de se développer et d’atteindre une maturité optimale.

De manière générale, les vins qui en découlent possèdent une assise tannique intéressante et discrète ainsi qu’un formidable équilibre entre finesse et complexité. Alors que les terres argilo-calcaires sont associées à des nectars robustes, les sols plus graveleux troquent la puissance contre la délicatesse. Ici, la palette aromatique est riche. Les fruits se mêlent à la perfection aux épices et aux notes minérales dans des cuvées emplies de charme et d’élégance.

L’effet millésime

Familier avec son terroir qu’il connaît sur le bout des doigts, le vigneron doit cependant s’accommoder des aléas climatiques qui composeront son année. C’est ce que l’on appelle l’effet millésime. Il est particulièrement lié aux conditions météorologiques qui prennent place lors des phases de croissance et de maturation de la vigne. Une trop forte humidité sera ainsi responsable de l’apparition de maladies, quand une période de sécheresse pourra provoquer un stress hydrique et jouer sur la qualité de la récolte.

Les températures, elles-aussi, jouent un rôle majeur. Elles influent sur les teneurs en sucre et en acidité des baies et donc sur leur équilibre général. Des facteurs qui pèsent sur l’obtention de la maturité optimale et la qualité du vin qui en résulte. Bien que très important, l’effet millésime peut toutefois être atténué par l’intervention humaine. Les viticulteurs, souvent de génération en génération, ont appris à composer avec lui. S’ils se suivent mais ne se ressemblent pas, les millésimes offrent surtout une superbe diversité.

La délicatesse de l’assemblage

Notre appellation produit des vins rouges qui ont la particularité d’être marqués par le Merlot. Cependant, il n’est pas le seul à être utilisé pour produire nos vins. Comme dans l’ensemble du bordelais, nous avons fait de l’assemblage un art et mêlons aussi bien les terroirs que les cépages.

Le Merlot n’est donc jamais seul, ce qui est une grande force pour nos vins. Lui qui apporte du fruité, de la rondeur et de la générosité, est capable d’assouplir le caractère tannique, parfois même austère, de certains de ses compagnons. Le Cabernet Sauvignon, par exemple, qui délivre une belle acidité et impressionne par son intensité. Ou encore le Malbec, une variété au fruité imposant, aux tanins puissants et à la fraîcheur superbe. Deux autres éléments finissent de composer ce tableau. Le Cabernet Franc tout d’abord, qui propose structure et potentiel de garde. Le Petit Verdot enfin, difficile à cultiver mais magnifiquement frais et épicé.

Une seule couleur : le rouge

Parce que notre terroir est particulièrement adapté à la culture de cépages qui constituent des vins rouges, nous avons choisi de nous consacrer exclusivement à cette couleur. Que ce soient des cuvées sur le fruit ou destinées à la garde, elles suivent un processus de production similaire dont nous vous proposons de découvrir les principales étapes.

Les raisins, une fois récoltés à maturité, sont transformés en vin par la vinification. Ils peuvent, dans un premier temps, être égrappés ou non, de manière totale ou partielle, selon le bon vouloir du vigneron. Les baies sont ensuite pressées pour en libérer le jus. Nous passons ensuite à la macération. Les parties solides et liquides sont placées dans une cuve. Les pellicules apportent de la couleur, la peau, les pépins et les rafles éventuelles donnent les tanins. Des opérations de pigeage et de remontage sont effectuées pour en extraire le meilleur. Vient alors la fermentation alcoolique qui transforme les sucres en alcool. Les jus ne sortiront de la cuve qu’au bout de deux à trois semaines pour être assemblés avant l’élevage et la mise en bouteille.

Harmonie et richesse aromatique

L’appréciation d’un vin commence par l’observation visuelle. Décrypter sa robe permet de mettre ses sens en éveil. Elle peut donner de précieuses indications sur son millésime, son potentiel de garde, ou encore les cépages qui ont participé à sa confection. Les cuvées de Montagne-Saint-Émilion se parent généralement d’une couleur rubis qui peut dévoiler quelques nuances sombres révélatrices d’une belle aptitude au vieillissement.

Il suffit d’une seule inspiration pour entrevoir toute leur palette de parfums. Au fil de la dégustation, les notes intenses de petits fruits rouges s’enchaînent. Elles sont entremêlées à des fragrances de sous-bois, de réglisse, de gibier parfois. Lorsqu’ils sont élevés en fûts de chêne, ils gagnent en complexité et laissent deviner des touches de café torréfié et de chocolat.

En bouche, c’est leur élégance qui séduit. Ils ont cette capacité typique des grands vins à proposer un tourbillon de sensations. Charpentés et fins, avec des tanins puissants et enrobés, ils électrisent les papilles. Amples, complexes, dominés par des saveurs fruitées et épicées, ils terminent en apothéose avec une finale magnifique de fraîcheur et une persistance remarquable.

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